samedi 28 novembre 2015

Une parenthèse avant le marché de Noël d'Ascain

Nouvelle grande étape pour Erreka Ttipia: demain je serai au marché de Noël d'Ascain, entourée de mes créations. Mais mon coeur de maman sera près de mon crapaud.

Erreka Ttipia à Ascain
Marché de Noel d'Ascain 29/12/15



J'avais fait une longue liste de choses à faire avant demain, pour être prête, pour pouvoir vous présenter un joli stand, plein de couleurs et de belles choses. J'avais joué à la marchande à la maison pour trouver la meilleure disposition pour mes créations, préparé avec soin mes petites étiquettes faites à la main, commencer des prototypes pour vous proposer des nouveautés. J'étais impatiente et stressée, comme pour toutes les nouvelles étapes (voir ici). Et pour être dans les temps, je m'étais même privée de mon vendredi en tête à tête avec mon petit homme pour avancer.

Et puis, au lieu de passer cette dernière semaine avant le grand jour enfermée dans mon atelier, j'ai passée les premiers jours à la maison à veiller sur lui et les derniers jours enfermée dans une chambre d'hôpital. Aujourd'hui il va bien. On le surveille de près. 

La fièvre a envahi son petit corps et n'a plus voulu le quitter. Le fier crapaud est redevenu un tout petit tétard fiévreux et blotti dans les bras de ses parents. 
Le premier soir à l'hôpital on a voulu se rappeler de bons souvenirs, ceux de sa naissance: manger des sushis (les meilleurs après 9 mois sans pouvoir manger de poissons crus!!) avec un petit tétard tout neuf près de nous. Mais cette fois-ci le coeur n'y était pas. Les heures ont passé, interminables, celles de la nuit, celles de la journée. 
Et puis finalement, la fièvre a enfin décidé de laisser un peu de répit au crapaud. Et il a recommencé à jouer un peu, à sourire et à se balader dans les couloirs. 
Une chambre d'hôpital ça étouffe, surtout les enfants qui grandissent au grand air. 
Après être connu dans le service comme le petit garçon qu'on ne peut pas approcher (blouse bleue, blouse blanche, pas de distinction, même au plus fort de la fièvre, il ne se laissait toucher que par ses parents. Une lutte à chaque soin, y compris pour une simple prise de température, qui se terminait épuisé dans les bras de ses parents), et donc, après être connu comme le petit terrible, il est devenu le petit garçon à la cuillère en bois, qui fait des sourires à tout le monde, qui dit au-revoir aux personnes qui rentrent dans la chambre en leur montrant la porte pour ne pas qu'elles s'approchent! 
Un petit garçon qui a passé sa dernière journée dans la salle de jeux. Le rêve pour un enfant. Et qui nous a fait prendre conscience, réellement conscience, de la nécessité d'apporter un peu de réconfort à tous ces enfants.
A l'hôpital de Bayonne, c'est l'association Haur Eri qui a pour but d'égayer le quotidien des enfants malades du Service de Pédiatrie. Une association indispensable. Qui a aidé le crapaud (et ses parents) à patienter pendant de longues heures d'attente des résultats.

Maintenant qu'on est rentrés à la maison, je ne sais pas quels souvenirs il gardera de son séjour à l'hôpital mais pour nous, ce sera l'angoisse, des images (celui d'un petit garçon blotti dans mes bras terrassé par la fièvre, mais aussi arpentant fièrement les couloirs avec sa cuillère en bois), la gentillesse du personnel, et l'importance des jeux, des livres, d'une pièce hors du temps et hors des soins pour ces enfants.

Demain, je serai donc présente au marché de Noël d'Ascain, prête au même point que je l'étais avant cette parenthèse, et après presqu'une semaine à être près de lui jour et nuit, je le laisserai en tête-à-tête avec son papa pour faire grandir mon autre bébé, Erreka Ttipia!


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